Je suis intéressé pour participer à ce petit livre, mais c'est tellement vaste comme question que je ne sais pas par où commencer.
Je pense à "L'entraide, l'autre loi de la jungle" de Servigne et Chapelle, qui vise à modifier l'imaginaire collectif présentant un humain qui revient à la brutalité et la barbarie une fois le système effondré. Ils montrent que l'entraide est présente partout dans la nature, que l'état "sauvage" n'est pas un état compétitif par essence et que ce n'est pas le plus fort qui gagne, que dans l'immense majorité des cas de catastrophes naturelles les humains se sont comportés avec altruisme dans l'ensemble, et les phénomènes de pillages ou d'agressivités étaient marginaux et surmédiatisés pour correspondre à ce qu'on veut voir : du sang, des gens désespérés qui s'entretuent pour leur survie. Ben non, c'est pas ça qui arrive bien souvent. Les gens s'entraident énormément dans la détresse.
Après si la situation dure, ça peut évoluer vers d'autres configurations. Pour ça on peut regarder les exemples de la Grèce, où le repli identitaire a cotoyé les élans de solidarité et d'autogestion, ou encore la Lybie qui était formée d'un agrégat ethnique tenu ensemble par un régime autoritaire, et qui s'est redivisée selon les ethnies après l'effondrement de ce régime. C'est aujourd'hui la barbarie qui l'emporte là bas d'ailleurs, mais peut-être que cela correspondait à l'état d'esprit de la majorité de la population qui y vivait.
Dans les pays comme la France, un effondrement ne génèrerait pas du tout les mêmes réactions, au vu des différences culturelles. La plupart des occidentaux sont incapables de tuer eux-même un poulet pour le manger, alors ça m'étonnerait qu'ils versent massivement dans la brutalité, et ça m'étonnerait aussi que de vastes réseaux d'entraide se mettent en place du jour au lendemain vu le niveau d'individualisme atteint. Ce serait plutot le genre de peuple servile qui devient apathique et se laisse crever de faim, faisant la queue chaque jour devant les rations délivrées au compte-goutte par d'éventuels restes de pouvoir locaux (mafieux? militaires?), ou tentant de survivre "gentiment" comme ce cher Viggo Mortensen avec son fils dans "La Route".
Ca éveille plein de pistes de réflexions, qu'on peut continuer de creuser ensemble si tu veux.